Niagara -rien à voir avec le célèbre film de Henry Hathaway, avec Marilyn- est constitué en grande partie d'un road trip où deux frères vont en rejoindre un troisième, à la suite de la mort de leur père. Le deuil, au cinéma, est souvent prétexte à décrire les retrouvailles de familles éclatées et le film de Guillaume Lambert ne fait pas exception à la règle, y ajoutant quelques rencontres pittoresques, en route vers les funérailles. L'on retrouve, peu ou prou, le goût du cinéma québecois pour manier l'absurde, la mélancolie, l'humour et la tendresse, dans un cocktail que l'on qualifiera ici de pas désagréable du tout mais nullement flamboyant, non plus. La faute à un faux rythme, à un sujet qui s'étiole progressivement, à une interprétation un peu neutre et à des dialogues moins brillants qu'espéré. Niagara est un film en demi-teinte, qui hésite peut-être entre plusieurs directions et qui est surtout victime du manque d'envergure de ses personnages, les 3 rôles principaux étant masculins. D'ailleurs, le film s'anime et devient meilleur dès qu'une femme apparaît et vient quelque peu bousculer l'univers un peu tristounet de ces trois frères aux caractères dissemblables dont le point commun semble être une certaine fadeur.