Nous sommes en 1988, les femmes portent épaulettes et permanentes, les hommes la nuque longue, la musique se résume à la boîte à rythme, les méchants sont très méchants et bossent généralement pour la CIA et quand le héros, ésseulé, rentre chez lui, le saxo est de rigueur. C'est dans ce contexte fort traumatisant pour les yeux et les oreilles que Steven Seagal, champion dégingandé d'aïkido, fait son entrée dans le cinéma.
Contrairement à certains de ses collègues comme VanDamme, l'ami Steven ne va pas se faire chier à faire le figurant ou à lever les jambes pour des séries Z fauchées, non môssieur. Le guerrier zen au catogan va directement commencer sa carrière cinématographique sous pavillon Warner, pas la plus petite boîte de production.
Construit comme une carte de visite à destination d'un public en manque de héros testostéroné (photos d'enfance à l'appui), "Nico" n'est ni pire ni meilleur que le reste de la production de l'époque, polar carré au scénario convenu et vaguement efficace, où les coups de tatanes de la star sont encore timides mais pleines de promesses et où le spectateur du 21ème siècle aura anticipé chaque séquence avec vingt bonnes minutes d'avance. Mais comme Seagal est ici encore svelte, on va pas faire la grimace.