Malgré une mise en scène très honorable, un script intéressant et un Jake Gyllenhaal complètement possédé par son rôle, la première partie du métrage à du mal à nous accrocher totalement. L'intrigue devient vraiment prenante dans le second acte, où l'on commence enfin à apprécier les personnages et leurs évolutions. Mais une fois le film fini, une impression d'inaccomplissement nous tombe dessus. Tout ça pour ça ? Le film aurait pu être un excellent pilote de série, amorçant brillamment la carrière farfelue et tumultueuse de Lou Bloom, un reporter misanthrope, exigeant et manipulateur qui est prêt à tout pour capturer les meilleures (ou les plus lucratives) vidéos possibles.
Mais non. Ici, la "série" ne dure que deux heures et finit en eau de boudin. Le temps de faire un petit coup tordu et puis "pouf !" : plus rien. Alors qu'en plus le final est une ouverture pour une suite à ces hypothétiques magouilles nocturnes à la fois atypiques et très référencées. Dommage parce qu'elles n'existeront sûrement jamais et c'est d'autant plus frustrant.
Pour tout dire, j'ai fait l'erreur de regarder ce film après avoir dévoré entièrement la série The Shield... Quel est le rapport me direz-vous ? Je m'explique : Tout d'abord, dans les deux intrigues, l'histoire se déroule dans les quartiers de Los Angeles et mettent en scène des accidents, meurtres et autres truanderies. Durant 7 saisons, je me suis habitué à arpenter ses rues organiques et bruyantes en compagnie de flics véreux qui s'emportent dans des embrouilles avec des gangsters de tout poil... Le tout dans un rythme et un dynamisme effrénés qui forcent le respect. Bref. Pour le coup, ici, le rythme semble un peu mou. Les visuels beaucoup plus léchés et convenus, contrastent diamétralement avec l'imagerie de la série de Shawn Ryan. Ce qui fait un sacré choc de cultures.