Quand la jouissance scopique soulève le voile de l'horreur, elle devient une pulsion mortifère. Dérive aveuglante de la société du spectacle. Au cœur du film, la pulsion scopique dont la source est l’œil et le regard. Ce "besoin de voir et le désir de regarder » qui permet de "toucher des yeux" et de déshabiller du regard. La jouissance scopique que procure cette pulsion est le voyeurisme, c’est à dire la jouissance du spectacle, celui qui suscite l’horreur, le dégout, celle qui se rapproche de la pulsion de mort comme on le voit dans ce film ...
Ce qui est dérangeant en plus de des dérives voyeuristes des médias, de la course au scoop et à l'audience donc à l’argent, est que ce spectacle n’existe que parce qu’il y a des spectateurs complices d'une certaine façon. Autre aspect du film et non des moindres, qui y est développé est cette dérive sociétale du "nouveau management" qui repose sur une forme de séduction perverse d'emprise du salarié, au point de lui faire perdre son "âme".... Quoiqu’il en soit, ce chasseur d’images, ordure privée d’empathie est remarquablement interprété part un Jake Gyllenhaal halluciné et habité de l’intérieur. On en sort pas tranquille de ce film.