Jake Gyllenhaal revient dans les salles noires après le tortueux Enemy de Denis Villeneuve, avec une dizaine de kilos en moins.
Le film prend place dans la ville de Los Angeles, filmée principalement la nuit, qui est lieu de crimes et accidents incroyables. Les images de Los Angeles sont magnifiques, et la composition des couleurs choisie par le réalisateur met en relief le côté quelque peu glauque et mystérieux que possède la ville, quand le soleil se couche.
On suit alors Louis Bloom (appelez le Lou), voleur psychotique manichéen qui tire son savoir de sites web et vivant dans un petit appartement à regarder la télé en repassant ses vêtements et en arrosant sa plante. Prêt à tout pour la réussite, il se retrouve à vagabonder dans la ville la nuit pour filmer les crimes en premier afin de vendre les images à des chaînes télé.
Cynique est l'adjectif qui correspond pour décrire le film dans sa généralité et dans ses personnages ; Gilroy nous offre l'autre face de la pièce qu'est la presse ; ou du moins une presse, la presse locale. Cette course aux accidents, images violentes et ensanglantées déshumanisent totalement les personnages.
Jake, le visage taillé comme un charognard, attire tous les regards. Présent sur 95% (si ce n'est 99%) des plans, on est passionnés par ce jeu d'acteur, comme à son habitude époustouflant (Zodiac, Prisoners, Donnie Darko..).
Alors qu'il peut donner l'image d'un gars rassurant, en une fraction de seconde il peut se transformer en sociopathe.
Sans être le film de l'année, Night Call est à voir au moins pour Jake Gyllenhaal, et la Los Angeles nocturne.
PS : Je n'ai pas évoqué les autres personnages car ils sont très peu présents, et beaucoup moins charismatiques que Jake qui prend réellement tout l'écran.
PS2 : Néanmoins, mention spéciale à Riz Ahmed, compagnon de route de Lou dans sa quête folle, qui nous aura bien fait rire.