Lou parle bien, Lou est jeune, Lou apprend vite, Lou est efficace, Lou est ambitieux et Lou se donne les moyens de réussir.
Night Call, ou l'histoire d'un type raté qui va gravir les échelons, sans difficulté, d'un milieu incarnant à lui seul les vicissitudes de notre société de consommation fondée sur la peur : les journaux télévisés.
Les premières scènes sont prometteuses et l'idée que l'on va assister à un très bon film peut traverser l'esprit un instant. Pour autant, cet espoir est très rapidement éteint. En effet, le film est bâclé.
A ce titre, la scène finale totalement ratée incarne à elle seule le manque de régularité du film. A l'inverse, d'autres scènes (notamment la discussion au restaurant mexicain) sont grandioses.
Night Call est donc très frustrant et peut donc énerver tant on se rend compte qu'il aurait été possible avec davantage d'audace de réaliser un film de très bonne facture.
In fine, l'atout majeur du film demeurera Jake Gyllenhaal qui réussit par sa seule prestation à sauver le scénario inexistant.
L'OST est également décevante. On est loin du Kavinsky de Drive qui réussissait à créer une atmosphère envoûtante (et un peu accrocheuse). Ici, le manque d'originalité est flagrant et cela rend presque le film déplaisant (et pourtant j'aime bien CSS).
Pire encore, en dehors du personnage de Lou, tous les autres protagonistes sont caricaturés (alors que les acteurs sont bons). On a presque pitié pour Kevin Rahm, pourtant excellent dans Mad Men, qui se retrouve à jouer Franck, un personnage qui aurait mérité d'avoir une toute autre importance dans le scénario.
De la même façon, les sujets traités sont in fine assez peu approfondis et Night Call sombre dans une critique plate du self made man sans aucune éthique.