Night Call est, comme le récent Gone Girl de Fincher dans un autre genre, une dénonciation des médias, de leur manque d'éthique et de la manière avec laquelle ils manipulent l'information pour générer de l'audience.
Le film est servi par une très bonne mise en scène qui fait la part belle à une tension omniprésente, amenée à merveille par Jake Gyllenhaal qui joue un homme solitaire, dans sa bulle, passant le plus clair de son temps sur internet, et qui "sur-informé", ne se fie qu'à ce qu'il lit et apprend, au détriment des aspects émotionnels et sentimentaux qui régissent les rapports humains.
Accompagné par une Rene Russo piégée dans son rôle de directrice de rédaction assoiffée de parts de marché, Night Call est une critique acerbe pourtant dressée avec une tranquillité désarmante, que ce soit par les musiques où les intonations monotones de Louis (Gyllenhaal), qui ne cède jamais à l'énervement.
Les personnages qui le confrontent sont donc souvent sans-voix face à tant de cynisme, enfermé dans une carapace de neutralité, parfois même à la limite de la bienveillance.
Bien écrit et cohérent, Night Call est un bon film, qui compte-tenu de la communication dont il a bénéficié chez nous, gagne à être connu.