Cette première réalisation pour Dan Gilroy (déjà scénariste sur plusieurs films dont le récent Jason Bourne: L’Héritage) fait preuve d’une certaine maîtrise. Si la réalisation est assez sobre, elle laisse toute la place à l’acteur principal pour s’exprimer. Jake Gyllenhaal nous offre en effet ce qu’il a de meilleur avec cette prestation bluffante. L’acteur, qui s’inflige une nouvelle fois une transformation physique impressionnante, y joue un personnage allant à l’encontre de toute éthique ou valeur. Il s’amuse, prouvant toute la densité de son jeu d’acteur, balbutiant entre des figures d’angoisse, de cruauté, de pitié ou d’horreur.
Si cette prestation est captivante, le thriller est tout aussi prenant. Dérangeant par son côté si réaliste, il remet en question le métier de journaliste osant poser la question “jusqu’où peut on aller pour avoir l’info?”. Dan Gilroy critique cette société dans laquelle le “sensationnel” prime sur l’information elle même. Si l’on est inconfortable dans cette position de seul témoin des actes de notre antihéros, on est tout autant mal à l’aise face à cette course au spectaculaire inhumaine à laquelle on est témoin quotidiennement.
Finalement, se dégage de Nightcall un thriller haletant dans une atmosphère sombre et pesante, et, bien que très aidé par son acteur principal, ce film se révèle un coup d’essai réussi pour Dan Gilroy.