Jake Gyllenhall s'est laissé poussé les cheveux pour un style creepy à souhait. Insomniaque et isolé, Lou Bloom est un vrai "self-made man". Il fait l'apologie d'un apprentissage indépendant, nous rappelant que nous avons toutes les cartes en main pour enrichir nos connaissance... à condition d'avoir un accès internet.
Profondément inadapté (et dangereux), c'est un génie incompris dont désir le plus profond est d'assouvir sa soif d'ascension à tout prix. Il croit comprendre les hommes mais reste dépourvu d'empathie. La rencontre entre son esprit malsain et les médias lui permettra d'exploiter leur avidité douteuse dans une violation éthique toujours croissante.
Notre société sécurisante aime se faire surprendre par des images toujours plus sanglantes et horribles: c'est le point de vue de ces exécutants que nous propose Night Call.
Cependant un spectateur obstiné pourrait peut être lui trouver des circonstances atténuantes... La séduction forcée de sa responsable et la manipulation de son associé nous montreraient-elles qu'il est enfermé dans une solitude qui le pèse?
Je me suis plue à observer l'errance de nuit de Lou dans ces très beaux décors urbains, cependant je regrette un peu d'avoir un énième récit hollywoodien sur une success story et le connaître encore si peu...