9eme film de l'année et découverte du nouveau Del Toro qui subit un énorme four à travers le monde, un brin dommage mais compréhensible.
Alors qu'il traverse une mauvaise passe, le charismatique Stanton Carlisle débarque dans une foire itinérante et parvient à s'attirer les bonnes grâces d'une voyante, Zeena et de son mari Pete, une ancienne gloire du mentalisme dont le savoir est précieux pour ses projets ambitieux avec Molly rimant avec succès.
C'est un plaisir de retrouver Del Toro qui nous embarque encore une fois dans un univers marginal peuplé de "monstres" où on se questionne le plus clair de son temps sur la nature monstrueuse de l'homme qui est en soit l'être le plus terrifiant qui soit. Mêlant l'aspect de ses précédentes œuvres Les Formes de l'eau et Crimson Peak et l'univers de la série anthologique American Horror Story Freak Show et du métrage American Hustle, le réalisateur mexicain prouve encore une fois qu'il sait manier sa caméra et reconstruire parfaitement l'ambiance d'une époque.
Si visuellement c'est bien fait tant au niveau des costumes et accessoires, des coiffures, des décors tant intérieurs qu'extérieurs dégageant une ambiance si particulière au métrage, je ne peux que rester un peu moins enjoué vis à vis du récit qui est assez simple et prévisible bien que correctement traité.
Les péripéties, nœuds dramatiques et autres rebondissements sont assez scolaires et plutôt communs ce qui n'empêche pas, loin de là, au spectateur d'être captivé sans grand mal malgré une petite longueur du métrage.
Cette fable sociale se cachant derrière cette histoire cherchant souvent à brouiller la frontière du don inexpliqué -limite surnaturel- et la technique empli de roublardise, permet de découvrir des personnages haut en couleur interprétés par un casting 5 étoiles composé notamment de Tony Colette, William Defoe et l'envoutante Cate Blanchett qui ne cessent de montrer malgré leurs moindres présences à l'écran que Bradley Cooper-plutôt bon-, toutes leurs capacités à capter l'attention grâce à leurs talents et à imprégner l'image de leurs présences. Rooney Mara est un peu plus effacée en rapport aux autres -en partie à cause de son rôle- mais elle est en soi convaincante.
Au niveau visuel, comme évoqué précédemment c'est bon que ce soit le décorum ou bien la colorimétrie, l'étalonnage, composition des plans, enchainements des séquences où il y a de jolis trouvailles visuelles et la partie sonore que ce soit bruitage, mixage ou encore la BO marche bien tout en arrivant à sublimer l'image.
C'est au final un plutôt bon film, assez divertissant malgré un récit assez balisé, prévisible mais correctement déroulé avec un rythme de narration assez convenable malgré la relative durée du métrage. Le casting est bon dans l'interprétation de ce panel de personnages haut en couleur nous permettant de nous imprégner d'une atmosphère questionnant en filigrane en quoi se reflète la monstruosité humaine.
Cela se laisse voir sans mal, j'ai plutôt apprécié ma séance et c'est pour moi un bon 6/6.5 sans qu'il y ait à redire.
A découvrir.