Pour son premier long-métrage derrière la caméra, Céline Sallette s'empare du début de la vie de Niki de Saint Phalle. Au travers de ce biopic, on évolue auprès de la future artiste dans cette première partie de son existence au gré de sa construction artistique.
Portée par une admirable Charlotte le Bon, le personnage prend vie et nous marque dès les premières notes de musique par la puissance de sa présence. L'actrice irradie la salle de son émotivité communicative. On comprend assez rapidement le schéma familial de Niki et on plonge dans ses premières tentatives de production sur toile ou autre support plus farfelu.
Les premières rencontres avec l'Art soulignent la sensibilité qui émane de la protagoniste, cette séquence où elle erre dans les galeries du Louvre est à couper le souffle avec des plans d'une géométrie quasi parfaite. L'enchevêtrement des scènes et les divers rebondissements illustrent à merveille ce chemin tortueux sur lequel elle évolue.
Dans ce mélange de flash-back et de séjours en hôpital psychiatrique, on devine peu à peu la personnalité troublée de cette jeune créatrice. Le film dépeint la réalité d'une époque où l'on assume encore peu la véracité de drames familiaux pourtant lourds de conséquence sur les enfants devenus adultes.
Le seul regret que je nourris en sortant de cette séance, c'est bien évidemment l'absence d'exemples, de brouillons, de cet ensemble inachevé qui a permis le succès plus tardif que l'on connaît. Le spectateur reste un peu sur sa fin quand vient le dénouement qui nous coupe dans notre élan d'en savoir un peu plus sur cette production faramineuse et qui à désormais fait le tour du monde.