Plongé dans une prison corse, nous suivons à travers ce nouveau long-métrage de Stéphane Demoustier le quotidien de Melissa. Gardienne transférée récemment du continent comme on dit sur l’île de beauté, elle vient se frotter à l’unité 2. Particularité de cette dernière : elle rassemble tous les condamnés corses et dispose de ses propres règles de fonctionnement qu’elle va devoir apprivoiser.
Les scènes en prison sont ponctuées des habituelles sonneries de portes et autres bruits sourds des lourds œilletons. On pénètre dans la moiteur qui entoure ces prisonniers.
Au fil du récit, Mélissa va comprendre que pour les amadouer il va falloir transgresser quelques règles et dépasser le polo de l’administration pénitentiaire. Ces rencontres la mèneront sur les chemins escarpés de l’île pour interagir avec certaines détenus libérés.
En parallèle, elle doit gérer son installation avec ses enfants et son mari qui ne se fait pas très bien à l’ambiance du voisinage.
Par le jeu des alliances qu’elle noue, elle parvient petit à petit à améliorer quelques situations. Le film décrit à merveille cette fuite en avant inévitable des petits services qui se transforment en engagements inévitables.
En dépeignant le dos de la carte postale habituelle on découvre cette Corse nationaliste au sein de l’ultime représentation autoritaire de la métropole. En évitant les sous-titres pour certains passages on est confronté aux aléas du terrain.
Mené par un casting peu connu du grand public, ce thriller carcéral au rythme nonchalant. Ce qui n’est pas sans rappeler la diction de ces méditerranéens au caractère bien trempés. On vogue entre bandes rivales dans le monde feutré de l’omerta.