Nikita, un petit bijou de l'âge d'or de la filmographie de Luc Besson, glissé entre Le Grand Bleu et Léon. Le film raconte l'histoire de Nikita (ou plutôt Joséphine... Enfin Marie...), une jeune complètement paumée et droguée, prise la main dans le sac dans un braquage. Elle est interpellée par la police, et les services secrets voient un gros potentiel en elle. La jeune rebelle se voit offrir un choix: suivre la formation pour devenir une agent, ou rejoindre ses anciens copains au cimetière. D'abord réticente, elle finit par se plier aux règles strictes imposées par Bob, son superviseur et devient un des meilleurs éléments. Au bout de 3 ans, elle peut enfin sortir et goûte au plaisir de la vie simple, notamment, avec son nouveau copain, Marco. Mais ça, c'était avant que les services secrets ne la rappellent...
Pour ceux qui s'attendait à voir un film d'action, vous vous trompez. On est bien plus dans le thriller psychologique qu'autre chose. Les scènes d'action, bien qu'elles soient bien réalisées (on ressent toujours la tension et la perte de contrôle de Nikita), ne représente qu'une petite partie du film. Ce dernier s'intéresse bien plus à l'état psychologique de Nikita. Entre ses attirances pour Bob et son amour pour Marco, son instinct de survie et sa fidélité à l'agence, elle est constamment tiraillée. Et contrairement à d'autres agents secrets masculins comme James Bond, ou Jason Bourne, éliminer quelqu'un la fait souffrir. Certains diront qu'elle est du genre pleureuse, moi je dirais qu'elle est juste humaine.
D'ailleurs, ce personnage est dans la lignée directe des héroïnes de Besson, à la fois forte et faible. Forte dans son physique, dans son caractère bien trempé, mais faible dans ses regrets et réticences à tuer. Les autres héroïnes dans son genre son par exemple Leeloo (Le Cinquième Élément), Lucy (Lucy), Mathilda (Léon), ou même Sélénia (Arthur et les Minimoys).
En parlant des personnages, le trio Nikita - Marco - Victor présente un parfait équilibre. Marco contrebalance Nikita grâce à sa légèreté et à son humour (qui fait vraiment mouche pour le coup). L'amour entre eux est réaliste et adorable. Victor, quant à lui, représente ce que Nikita peut devenir si elle continue à travailler pour l'agence: froide, calculatrice, sans aucune compassion pour la vie humaine, kamikaze (c'est d'ailleurs mon personnage préféré du film, presque à égalité avec Marco). Bob, lui, est beaucoup plus classique: c'est la figure autoritaire mais protectrice, séduisante mais sadique. Il passe plus inaperçu que les autres. Mais cette brochette de personnages est très plaisante à suivre: ils ont une vraie personnalité avec des qualités et des défauts, des passions, des ambitions etc... On s'attache très vite à ce beau petit monde.
Tout le film est imprégné d'une ambiance mystérieuse et sombre, propice quand on met en scène une agence qui agit dans l'ombre. C'est assez rare de voir notre FBI à nous en action. Ça permet d'enrichir le folklore français, de créer un mythe mystérieux autour d'une agence secrète qui s'occupe de neutraliser des hommes importants sans qu'on ne le sache... Le début a vraiment une énergie punk qui s'en dégage, que ça soit dans les costumes ou dans le personnage de Nikita. Je trouve ça assez rafraîchissant à voir. Le film s'assagit néanmoins au fur et à mesure que Nikita obéit à l'agence.
Bref, vous pouvez pour plonger sans problème dans cet univers déjanté, avec des personnages touchants.