Ninja Scroll avait été une belle baffe à l'époque. Je me souviens de l'avoir vu sur Canal + et d'avoir trouvé ça génial. J'ai vieilli d'une quinzaine d'années depuis et si il n'a plus le lustre des souvenirs d'adolescence, je me suis malgré tout retrouvé devant un bon film.
Inspiré des bouquins sur les ninjas de Futaro Yamada, Ninja Scroll fait partie des multiples adaptations tous supports confondus de son œuvre.
Violent, sanglant, épique parfois, drôle aussi, il navigue entre les mythes japonais et les personnages suffisamment aisément pour ne pas rendre ça pesant.
Les personnages sont suffisamment creusés pour ne pas les cantonner à des archétypes, les méchants sont badass comme il faut et surtout, surtout , surtout, Jubei a la classe nomdidiou !
Sauver la donzelle, ne jamais la rabaisser, toujours la traiter en égale, ne pas abuser de sa faiblesse ; trancher, tailler, couper les sbires démoniaques par quintaux ; laisser exploser sa rage devant le désespoir ; surmonter l'insurmontable... Jubei a de la gueule.
Les seconds couteaux ne sont pas mal non plus, entre le vieil espion solitaire fourbe, menteur et rabougri à qui on a envie de tordre le cou régulièrement, la kunoichi belle à mourir mais condamnée à la solitude par son corps-prison ou bien de l'autre côté de l'échiquier : les démons de Kimon, qui mériteraient tous un passage de quelques dizaines d'années chez un psychothérapeute de mes connaissances, en particulier le bras droit du grand méchant, qui a encore de sérieux problèmes œdipiens à régler.
Enfin, le dit grand méchant, qui lui est tellement dans le déni que même mort la tête tranchée, il continue à vivre et à semer la pagaille dans le Japon des Tokugawa... un beau spécimen de cinglé si vous voulez mon avis.
Le tout est particulièrement bien animé pour l'époque, et le design des personnages n'a pas pris une ride. Pas un chef d’œuvre, mais une belle réussite, qui a été un point important dans la découverte de la japanimation dans le format film pour beaucoup de gens, au même titre que Miyazaki, ou Oshii, dans les années 90