En introduction, je dois vous dire que je n’ai jamais été un grand fan des « Tortues Ninja ». Je n’ai rien de particuliers contre ces batraciens mutants mais je n’ai jamais eu l’occasion d’être séduit par leur univers. Je n’étais pas un fidèle spectateur de leurs aventures durant mon enfance et j’ai vraiment souffert devant la médiocrité de leur adaptation cinématographique datant d’une dizaine d’années. Il n’était donc acquis que j’aille découvrir la nouvelle aventure sur grand écran qui apparaissait dans les salles cet été. Mais il ne faut jamais dire jamais. En effet, je suis tombé sous le charme graphique de la bande-annonce. J’y ai vu une parenté avec le travail mené sur « Spider-Man : Across the Spider-Verse », ce qui n’est pas le moindre des compliments.
Je vais donc entamer ma critique en chantant les louanges de la réalisation de ce film. L’identité graphique qui l’habite du début à la fin est assez remarquable. Le style des dessins, leur variété et leur originalité sont remarquables. Tout ce travail génère une immersion immédiate et forte dans un univers unique et captivant. Cette intensité visuelle ne cesse jamais du début à la fin. Il s’agit incontestablement de l’atout majeur du film.
Mais le scénario n’est pas dénué d’intérêt pour autant. Après une rapide et efficace présentation de la « création » des tortues, l’histoire nous plonge dans l’adolescence des quatre héros. L’écriture des personnages est plutôt réussie. Chaque personnalité est rapidement présentée. Chacun est clairement défini avec ses spécificités. Mais le quatuor se retrouve, malgré leurs différences, dans un questionnement légitime : doit-on éternellement resté caché dans les égouts ? Pourquoi serait-il impossible de nous faire accepter par les humains malgré notre différence ? Les tortues veulent quitter le carcan plein d’affection mais rigide de leur père. Mais il faut bien avouer que le fait de braver les interdits ne se fera pas dans la plus grande discrétion…
Lors de leurs différentes tentatives de faire le bien, les tortues font souvent preuve d’une maladresse touchante. Cela génère des moments drôles qu’on accueille avec une grande bienveillance à leur égard. L’écriture de ces moments-là est très efficace. Les dialogues, l’expression des visages et l’utilisation de leurs corps sont joliment exploités pour nous faire rire. J’ai vraiment passé un moment divertissant et j’ai adoré suivre les pas de ces jeunes aventuriers en herbe qui ne maîtrisent pas encore tout.
Concernant les enjeux narratifs, ils s’inscrivent dans une forme de classicisme. Le grand méchant se nomme Superfly. Il est un mutant et dirige un groupe de mutants. Tout ce petit monde souffre, comme les tortues, de leur isolement et de l’attitude des humains à leur encontre. Mais contrairement aux locataires des égouts, il ne cherche plus à se faire accepter. Ils ont décidé de mettre en place une terrible machine dans le but de détruire l’humanité. Est-il besoin de préciser que les héros ne vont pas partager cette idéologie et vont chercher à trouver une solution à la situation dramatique qui ne semble pas tarder à s’installer ? Les étapes scénaristiques de ce type d’intrigue se déroulent sans réelle surprise mais dans une ambiance clairement sympathique.
Mais il ne faut pas négliger le fait que « Ninja Turtles – Teenage Years » est un joli film d’action. De nombreuses scènes sont vraiment très spectaculaires. Les scènes de combat sont splendides. Elles exploitent pleinement l’originalité de l’animation, dosent habilement les moments décalés et proposent un dynamisme et une vigueur qui m’en a mis plein les mirettes. Ce film est incontestablement un grand spectacle qui se savoure avec appétit.
Au final, cet opus est, à mes yeux, une belle réussite. Certes la trame générale est classique mais tout ce qui l’accompagne est plein de vie et d’originalité. Je ne me suis pas ennuyé une seconde. Il s’agit d’un film réussi pourvu d’un certain nombre de qualités qui justifient le détour. Je le conseille donc aux adeptes de ce type d’univers. Le déplacement se justifie clairement !