Jamais un film projeté en ce festival (Alès 2011) n'aura été aussi sirupeux et niais que "Nino, une adolescence imaginaire de Nino Ferrer". L'interprétation même de l'adolescence du chanteur dérange, bien qu'elle soit délibérément imaginaire et donc romancée, par son caractère aussi futile et écoeurant.
C'est d'ailleurs la consistance des dialogues et de leur interprétation qui troublera le plus. Sur un ton théâtralisé et presque récitatif, abordant pendant plus d'une heure le seul et unique thème des amours, gagnées, perdues, reconquises ou gâchées, Thomas Bardinet nous place de force face à une comédie romantique grossière, sans jamais apporter d'éléments véritablement intéressants ou réflexifs.
Cette réalisation sonne creux, malgré l'intérêt que représentait un tel thème. L'exercice aurait pu être réussi, s'il avait quitté les sentiers battus - et rebattus - des romances à l'eau de rose, s'il s'était affranchi du stéréotype du jeune charmeur au sourire béat affolant les jeunes filles sous le soleil des vacances.
Même les images semblent malades de ce traitement, dégoulinantes de couleurs criardes, des bleus, des verts, des roses, comme autant de rappels à l'attention du spectateur pour insister sur la frivolité du propos.
A aucun moment ""Nino, une adolescence imaginaire de Nino Ferrer" ne parviendra à changer de ton, jonglant sans cesse entre irritation et exaspération. Il s'inscrirait sans doute mieux parmi ces téléfilms médiocres à destination des pré-adolescents diffusés sur Disney Channel.