Un portrait ambiguë d'un marginal dont l'opacité qui l'habite le rend d'autant plus fascinant qu'on serait bien en peine d'avoir un avis tranché sur ce personnage, autant que sur ce film.
Relatant une tuerie de masse survenue dans une bourgade Australienne à la fin des années 90, le scénario épouse le point de vue de ce type avec une distance assez remarquable car il n'entend pas glorifier la violence. Il tente plutôt une approche à la lisière du réalisme social et psychologique, sans pour autant user des poncifs rédhibitoires qui pourraient justifier ses massacres.
Cette proposition singulière possède des relents du Éléphant de Gus Von Sant dans l'exigence de sa mise en scène ainsi que dans la radicalite de sa narration, tout en s'en démarquant par une temporalité plus restreinte. Caleb Landry Jones est l'atout essentiel de sa réussite, grâce a une performance nuancée qui permet de se projeter dans la fragilité de cet anti héros sans pour autant comprendre pleinement son essence. On pense deviner ca et la des ébauches d'explications à son mal être, mais rien n'est jamais réellement identifié de ses causes.
C'est cette incertitude permanente régnant sur l'atmosphère du long métrage qui lui donne son intérêt, pour peu que le spectateur accepte de se perdre dans les méandres de cette personnalité tortueuse. Prix d'interprétation amplement mérité a Cannes l'an dernier