Pourquoi il faut absolument voir No
1988 au Chili, Pinochet est obligé d’organiser un référendum sur sa position suite à la pression internationale. No est un film d’une justesse inouïe.
Première énorme claque de 2013.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en mai 2012 (Oui, mon p’tit pays met du temps parfois à distribuer certains films pas typés « blockbuster ») et nominé en février pour l’Oscar du meilleur film étranger, No nous transporte dans un Chili dictatorial avec un réalisme fou. Pour la première fois, l’opposition à la dictature a le droit de s’exprimer. Chaque camp se voit attribuer 15 min quotidienne de télévision pour voter Si ou No au régime de Pinochet lors du référendum. Les partis de l’opposition vont approcher le publicitaire René Saavedra. Son approche d’utiliser la campagne comme un produit à vendre plutôt que comme une dénonciation plate des actes de barbarie de la dictature va évidemment être mal perçue. René va reprendre les codes de la publicité et les transposer à la campagne, vendre un produit, donc vendre une promesse. Il mise donc sur une campagne positive, joyeuse, promesse de l’après Pinochet et capable de réunir tout un peuple, peu importe leur tranche d’âge ou leur situation sociale.
Pourquoi il faut voir ce film:
- Parce qu’il décrypte avec une grande intelligence les mécanismes de la publicité, de la création et du graphisme.
- Parce que l’image aux couleurs saturées « sent » les années 80 et l’Amérique du Sud.
- Parce que le travail des décors est hyper minutieux (Dans le même genre qu’Argo sur le sens du détail)
- Parce que c’est un film très pédagogique, vous apprendrez énormément, même si vous n’aimez pas les films relatant d’histoire ou de « révolution ».
- Oui, parce qu’il s’agit d’une belle révolution, portée uniquement par la force des images.
- Parce que Gael García Bernal est une fois de plus époustouflant, dans ce rôle de publicitaire tiraillé
- Pablo Larraín réussit la difficile tâche d’équilibrer son film entre décryptages de campagnes et la vie de René Saavedra sans jamais tomber dans le surdosage de l’un ou de l’autre.
- Certaines images d’archives de l’époque ont été utilisé directement dans le film.
- Parce que au fond, c’est bourré d’utopie, de rêves, et que même si ce constat n’est pas toujours rose, à défaut de soleil, ça vous donnera le sourire.