No Country for Old Men est certainement l’un des piliers de la filmographie des frères Coen. Après deux comédies plus ou moins réussies (Intolérable Cruauté et Ladykillers), le retour des frangins est brutal et implacable. Ils signent ici un film complet qu’ils scénarisent, réalisent et montent. Pour une première adaptation cinématographique, celle du roman éponyme de Cormac McCarthy, les Coen décident de ne pas nous faire rire et de nous entraîner dans une chasse à l’homme dans un Texas au soleil cuisant.
Tout commence par une rencontre fortuite. Celle de Llewelyn Moss et d’une mallette contenant deux millions de dollars. Cette mallette, Llewelyn l’a trouvé au milieu de plusieurs corps de trafiquants à la frontière mexicaine. Ce vol sera lourd de conséquence, car un tueur va être lancé à ses trousses pour récupérer l’argent. Un tueur qui laissera dans son sillage un bon paquet de cadavres, ce qui entraînera dans cette danse macabre le shérif Bell.
Le scénario épuré, est contrebalancé par de terribles guet-apens entre poursuivants et des scènes où la tension est presque insoutenable, comme celle de la course poursuite entre Llewelyn et un féroce pitbull dans une rivière. Les frères Coen n’hésitent pas à jouer avec de multiples effets pour accentuer une impression de tension constante. La mort semble guetter ses pauvres proies, tapie dans chaque zone d’ombre et prête à surgir à tout instant.
La détermination, qui oscille entre professionnalisme et sadisme, du tueur rend ce personnage unique. Ce super vilain prend peu à peu la place centrale du film, éclipsant les autres protagonistes. L’interprétation de Javier Bardem sera d’ailleurs récompensée par un Oscar de meilleur acteur dans un second rôle.
Avec Tommy Lee Jones en shérif vieillissant dépassé par la violence des évènements, Javier Bardem en assassin psychopathe et Josh Brolin en homme traqué, le casting de No Country for Old Men est sobre et efficace. Aucune superstar, mais que des acteurs de talent, expérimentés, qui donnent à cette longue et sanglante traque toute sa substance.
Auréolé de 4 Oscars, No Country for Old Men se positionne en Western moderne s’affranchissant du classique happy end.