Une petite famille Américaine moyenne débarque dans un pays d’Extrême-Orient pour y travailler mais tombe dès leur premier jour sur une révolution apparentée à celle des Khmers Rouges, qui brisent, pillent, tuent et massacrent tout sur leur passage, en particulier les Occidentaux.
Avec l’aide d’une sorte de mercenaire, ce petit couple un peu paumé et leurs deux fillettes, n’ayant que leur amour pour bagage, traverseront un kaléidoscope d’épreuves, dont ils n’auraient pu imaginer en supporter une once la veille, de dangers où ils devront tuer pour ne pas l’être, de sauvagerie communicative, de torture psychologique et de blessures, pour une fuite éperdue et mortelle vers la frontière vietnamienne.
Le charme asiatique en prend un sacré coup, les aspects extrêmes du tiers-monde sont montrés avec réalisme et sans concession : misère, marchés et mœurs locales, quartiers réservés aux Occidentaux, famille royale dégoulinante d’or, armée et police brutales, et surtout la violence et le sadisme inouïs des sempiternelles armées révolutionnaires libératrices de la liberté, agissant toujours dans la sauvagerie guerrière. La causalité première néo-colonialiste américano-financière n’est pas occultée non plus lorsque le seul personnage lucide du film explique qu’au départ tous ces primitifs assassins souhaitaient juste manger et aimer également leur famille. Le tout est couronné par la mise dans la .peau d’une brave famille en péril appelant au refuge politique.
Malgré sa traduction française traditionnellement ridicule (titre original : The coup - le coup d’audace, ou le coup d’Etat), on a un film qui nous scotche, le cœur battant, les poings serrés et l’haleine coupée, sous les jeux admirables de Pierce Brosnan et de Wilson Owen, surprenant dans un rôle dramatique. Voici une claque à la fois journalistique, d’action, d’aventures, une critique sociopolitique, et surtout un immense cri d’amour familial, seul ciment sain semblant émerger de cette boue.