Gros bras ! Petit...

A force de le voir utiliser les explosions comme des personnages et l'action comme un scénario, on est surpris de ce que Michael Bay réussit à faire avec Pain & Gain. Un film qui, allez, j'ose, aurait très bien pu sortir de la caméra de Tony Scott.
Le réalisateur des 3 derniers Transformers nous rappelle, comme il y a quelques années avec l'inégal mais ambitieux The Island, qu'il peut construire un film autrement qu'avec de l'enrobage.
Il dirige ici Mark Wahlberg et Dwayne Johnson en bodybuilders à la recherche du rêve américain. Aidés d'un ami tout aussi obsédé par son physique, ils décident de kidnapper un riche client pour lui voler sa vie.
Inégal sur l'ensemble, le film cache malgré son ton sordide, une critique acerbe d'un rêve américain basé uniquement sur les apparences. Imparfait malgré la recherche de perfection constante de ses personnages, il doit beaucoup à ses acteurs parfois hilarants dans leur rôle de kidnappeurs au Q.I. de bulot. Tout, jusqu'à leurs actions les plus inhumaines, est traité malgré la réalité des faits avec un détachement et une distance qui exacerbe l'absurdité de l'histoire et renforce le sentiment d'être face à une farce morbide.
Pas le film de l'année mais une bonne surprise aussi drôle que déroutante de stupidité avec des personnages prêts à aller trop loin, beaucoup trop loin, sans se rendre compte qu'ils sont allés vraiment trop loin.