No Room for the Groom par Teklow13
L’habillage et la mise en scène se démarque de l’autre comédie de Sirk sortie la même année, Qui donc a vu ma belle ?. Ici le cinéaste filme en noir et blanc, principalement en intérieur, comme une comédie de remariage Hawksienne. L’autre film, en technicolor, était plus en rapport avec le conte, et plus proche de se que peut faire Minnelli. Ce qui est commun c’est l’assise très particulière de ces deux-films. Ce sont deux comédies, mais pas deux comédies pure souche, pas comme Hawks ou Wilder peuvent par exemple les aborder. On y desselle un socle mélodramatique, qui ne transforme jamais la narration, comme les autres films du cinéaste, mais que l’on ressent, et qui donne la sensation que ça pourrait basculer. Avec toutefois la sensation que le drame ne percera pas et que les fils vont finir par se renouer de n’importe quelle façon. Mais ça donne quand même quelque chose de spécial.
D’autre part les thèmes abordés sont très proches. L’argent, la cupidité, le rapport à la mère dominatrice.
No room for the groom est un film insupportable, Sirk jouant avec malice sur l’empathie que l’on est obligé de ressentir en tant que simple spectateur, face à ce que le personnage principal subit. Il s’agit de Tony Curtis, jeune homme de retour de la guerre de Corée pour une permission afin de retrouver son épouse, avec laquelle il s’est marié avant son départ. Mais lorsqu’il revient, il retrouve sa maison envahie par les membres de sa belle famille avec à leur tête une horrible belle-mère dominatrice.
C’est à la fois très énervant, et très drôle. Ca pourrait donner du mauvais théâtre de boulevard avec portes qui claquent, Sirk propose au contraire une mise en scène vivante, avec une belle utilisation de l’espace, jouant sur le remplissage du cadre (par les membres de la famille par exemple).
Très chouette film