Douglas Sirk est surtout réputé pour ses mélos flamboyants mais il a aussi œuvré dans d’autres genres et notamment dans celui de la comédie. No room for the groom n’est pas un chef-d’œuvre, il fait un peu penser à du Preston Sturges en moins bien, mais c’est tout de même une comédie très agréable à regarder. Surtout, et c’est assez surprenant pour un film visiblement grand public, et à partir d’une thématique qui n’est pas très fine (tout un tas de circonstances empêche un couple qui vient juste de se marier de coucher ensemble), No room for the groom traite de la frustration sexuelle avec non seulement une critique de la famille américaine, mais encore un arrière-plan économique et social. Le film dénonce l’arrivisme, l’enrichissement, le matérialisme, l’expansion de l’industrie face à l’appauvrissement des campagnes, le progrès aveugle face aux traditions à conserver. Une critique, au vitriol, du capitalisme qui rend cette comédie moyenne bien sympathique !