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Ce court métrage nous présente, sous la forme de captures vidéo, deux sessions de la vie numérique d'un jeune homme, Noah Lennox. On se retrouve ainsi dans une position de voyeur de laquelle il nous est permis d'appréhender la subjectivité de Noah à travers ses interactions avec son ordinateur. Le niveau d'intimité auquel on se situe démontre la place qu'a pris l'outil informatique dans nos vies. En s'installant à l'interface de l'individu et de la machine, on se sent au niveau des connexions d'un tout cognitif. Avec cette approche, on sort aussi du cadre du cinéma classique, de ses codes, de sa grammaire. Les plans sont remplacés par des focus et on nous donne à voir un anticinématographique changement permanent de contexte, propre l'usage de l'ordinateur. Parmi les autres points clés de la révolution informatique sur le plan individuel, on retrouve pêle-mêle abordés l'instantanéité, la parallélisation de tâches, l'identité numérique, la vie privée, la difficulté à contrôler totalement l'outil, les nouveaux modes d'interaction avec autrui. Le tout est amené par l'utilisation de sites web et logiciels populaires et familiers comme facebook, Skype, Chatroulette, Youporn. Le scénario n'est pas extraordinaire et transcendant mais son intérêt se situe peut-être justement dans son caractère banal. En bref, Noah est un court-métrage efficace, révélateur et peut-être avant-gardiste.