Noblesse Oblige... Sans aucun doute !
Collection « Tentation par mes éclaireurs » : Plume231
C’est depuis le fond de sa cellule que Louis Mazzini d’Ascoyne raconte son passé criminel. Plus précisément ses jeunes années où il est, tout comme sa mère, renié par sa famille maternelle (il est fils d’une aristocrate et d’un chanteur d’opéra) puis son ambition de retrouver le titre qui lui est dû et ce en décidant d’assassiner tous ceux qui l’empêchent d’être héritier direct, soit les huit autres successeurs !
Robert Hamer nous livre un petit bijou d’humour noir, d’intelligence et de cynisme. L’écriture est d’une grande richesse, que ce soit dans le déroulement (inventif) de l’histoire et les morts absurdes qui vont se produire, les personnages et surtout le principal, les dialogues ou encore dans les thèmes abordés notamment celui de l’aristocratie anglaise dont Hamer se fend d’une féroce critique.
Hamer dose subtilement l’humour noir qui fonctionne la plupart du temps et manie habilement avec l’atmosphère machiavélique et cynique régnant tout le long. Sa mise en scène plutôt élégante est impeccable, tout comme la photographie en noir et blanc. Certaines scènes sont d’ailleurs marquantes à l’image de la boite de caviars explosifs !
Si Alec Guiness est excellent dans ses huit rôles ( !) dont un de femme, Dennis Price l’est tout autant dans la peau d’un jeune homme aussi intelligent qu’il est machiavélique (il a d’ailleurs un double rôle, il joue aussi son père). Valérie Hobson n’est pas non plus en reste. Le montage est ingénieux et le film, axé autour d’un long flash-back, est bien construit.
En adaptant le roman « Israel Rank » de Roy Horniman, Hamer nous livre un grand film et manie à merveille humour noir, cynisme et intelligence à travers un récit très bien écrit et interprété.