Breaking Dad
La question du cliché est finalement plus complexe qu’il n’y paraît. C’est certes l’argument idéal pour démonter une œuvre, dans la mesure où l’on peut aisément démontrer que tout ce qui nous est...
le 2 juin 2021
50 j'aime
6
Le film passant après la vague des John Wick et consort on tombe vite dans la redondance et le déjà vu. Le concept « social » de mettre en scène un personnage ayant le profil d’un « nobody » pour que le spectateur moyen puisse s’y identifier fonctionne assez bien. Le problème survient inévitablement lors de l’upgrade dudit personnage en super distributeur de branlées, une transformation qui manque cruellement de crédibilité pour que l’ambition cathartique et défoulatoire du projet puisse vraiment se déployer. Le film tâtonne entre une volonté de réalisme, que l’on retrouve y compris lors des bastons (en témoigne la scène à la « Old boy » dans le bus), et la tentation de lâcher les chevaux dans un truc bien bourrin et complètement fantaisiste.
Ce manque de cohérence artistique provoque un contraste assez risible entre les différentes scènes qui nuit à l’alchimie de l’ensemble. On retrouve ce déséquilibre schizophrène dans le ton du film qui alterne entre le biopic social intimiste et la comédie burnée. Certes on est dans un scénario « prétexte » qui doit avant tout meubler entre les scènes de baston mais certaines facilités sont bien trop aberrantes, du style le héros qui laisse sa carte de visite sur les lieux du crime pour que le méchant puisse le retrouver. Quelques idées badass surgissent ça et là mais elles sont grandement noyées dans l’invraisemblance générale et l’absence de conviction que l’on a envers les personnages et les situations. C’est dû en partie à ce casting à contre-emploi qui ne fonctionne pas, sans parler des acteurs sous-exploités à l’image de Connie Nielsen cantonnée à un rôle de femme au foyer des plus bateau. Bref cet ersatz de John Wick qui tente de répéter la recette en y superposant maladroitement une ambition « auteuriste », un mélange boiteux qui ne prend malheureusement pas.
Créée
le 16 déc. 2021
Critique lue 341 fois
10 j'aime
11 commentaires
D'autres avis sur Nobody
La question du cliché est finalement plus complexe qu’il n’y paraît. C’est certes l’argument idéal pour démonter une œuvre, dans la mesure où l’on peut aisément démontrer que tout ce qui nous est...
le 2 juin 2021
50 j'aime
6
Derek Kolstad doit appréhender l'écriture de ses scénarios bourrins comme un challenge : celui de trouver le prétexte le plus what the fuck possible pour déchaîner la violence de la vengeance de ses...
le 3 juin 2021
20 j'aime
La bande annonce m'avait pas follement émoustillé, mais j'étais curieux de voir ce John Wick moins esthétique. La première demi-heure m'a agréablement surpris : c'est brutal, c'est violent, mais ce...
Par
le 11 mai 2021
19 j'aime
Du même critique
Ca fait belle lurette que Besson ne m'a plus émoustillé avec ses films mais à l'annonce d'un tel projet c'était un peu revenu. Au même titre qu'un Ridley Scott par exemple la nostalgie de ses...
Par
le 27 juil. 2017
115 j'aime
18
Enfin un film qui tient ses promesses, les multiples bandes annonces faisaient plus que saliver et je redoutais qu'elles aient défloré trop de choses sans parler de la déception qui suit...
Par
le 14 mai 2015
93 j'aime
9
Force est de constater que J.K. Rowling n'est pas aussi bonne scénariste qu'elle est romancière. L'univers étendu du "wizarding world" est un écrin exceptionnel qui représente l'intérêt majeur de...
Par
le 14 nov. 2018
65 j'aime
10