Critique de Nocturne par Ygor Parizel
Un exercice de style avec des images dan le genre cinéma expérimental mais sans intérêt scénaristique.
Par
le 6 janv. 2014
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Deux ans avant son film de fin d'études intitulé Images D'Une Libération, ce court-métrage estudiantin est déjà la neuvième réalisation de Lars von Trier. Âgé de 24 ans en 1980, le cinéaste danois met en scène l'une de ses obsessions qu'il valorisera de toute sa magnificence 20 ans plus tard dans la thématique centrale de Dancer In The Dark. Atteinte d'un trouble occulaire qui la mène à la cécité, la jeune héroïne de Nocturne cauchemarde et angoisse quant à un futur proche qui changera radicalement sa vie en l'handicapant. En huit petites minutes, von Trier aborde un thème émotionnellement épineux en expérimentant aussi bien avec l'image qu'avec la lumière et le son.
Très inspiré par le cinéma d'Andreï Tarkovski, Lars von Trier s'essaie à un exercice qu'il perpétuera avec Element Of Crime, son premier long-métrage. Ici, au lieu de se livrer à un psychiatre, la jeune protagoniste échange avec l'une de ses amies au téléphone et aborde son imminent voyage à Buenos Aires. En une conversation somme toute très classique, le metteur en scène évoque ses propres phobies que sont la cécité et les transports aériens qu'il transpose à l'écran d'une manière indéniablement dépressive et fantasmagorique.
En débutant le métrage par un cauchemar doté d'une remarquable créativité plastique et sonore, von Trier marque immédiatement l'esprit en accordant le tout à quelques notes musicales empruntées à David Bowie. Le réveil est d'autant plus craintif pour la protagoniste qui doit faire face à sa malheureuse réalité symbolisée par des filtres et des couleurs qui illustrent un sens psychologique profond.
Un pur travail d'orfèvre fascinant et magnétique qui guide les spectateurs à un hommage appuyé aux Oiseaux d'Alfred Hitchcock, parabole de phobies obsessionnelles dont souffre von Trier et qu'il ne cessera de transposer dans ses œuvres : la peur que cache la lumière.
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Créée
le 2 juil. 2023
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