Après un Black Swan plus que tourmenté ayant fait monter d'un échelon supérieur la carrière pourtant bien remplie de Nathalie Portman, Aronofsky s'essait au blockbuster pur jus. Il réussit là où Del Toro s'est raté avec Pacific Rim: s'offrir un vrai casting et avec un budget de 125 millions de dollars, il aurait eu tort de s'en priver. Disposant d'une galerie de vraies "gueules" burinées, affichée par Russel Crowe, Ray Winstone (Beowulf) et Sir Anthony Hopkins, le réalisateur n'hésite pas à abuser des gros plans sur ces acteurs, presque fier que tels acquisitions pour sa production et on le comprend. Le choix de ces stars est l'argument m'ayant donné envie d'aller voir le film. Pour la progéniture, là encore, Aronofsky ne prend aucun risque: Percy Jackson et Hermione feront l'affaire pour bien se marier avec les ingrédients heroic-fantasy rajoutés librement sur l'histoire de Noé. Mais toute présence de monstres imaginaires, de bataille épique et autre effet CG n'empêche pas le chef d'orchestre de continuer sur le registre torturé qui lui semble si cher.
A la seule condition de se préparer à la vision d'un blockbuster US racontant sa propre interprétation du récit biblique, la pilule passera sans problème: difficile de faire la fine bouche devant une telle distribution, offrant une interprétation au poil. Même Miss Watson a réussi à m'étonner dans son face à face hautement dramatique avec Gladiator alors j'avais quelques doutes sur ses capacités d'actrice lorsque la saga Harry Potter fût bouclée. Hormis l'épilogue final s'étirant inutilement en longueurs, je n'ai pas vu passer les 2h15 de ce très bon film.
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