Des années d'attente. Aronofsky, Russell Crowe, un scénario assez puissant pour bâtir une religion. Tout était réuni pour un grand film. Beaucoup d'espoir, du rêve annoncé, immense déception. Certes, l'ami Darren n'est pas connu pour sa finesse mais tous ses films dégagent une telle émotion que leurs défauts sont pardonnés. Certes, s'attaquer à la Bible en version blockbuster est un exercice casse-gueule. Mais quand même, fallait-il être aussi lourd?
Dialogues creux et convenus, discours larmoyants, fausse tension, effets spéciaux moches, idées inutiles et grotesques, rien n'est à sauver dans ce film. Tout commence mal mais pas si mal. On sent dès le départ que le goût est douteux mais on garde espoir. Noé est tout gentil, bio-végétarien au milieu d'un monde de brutes, il inculque de bonnes valeurs à ses fistons. Mais ça sonne toc, esthétique cheap et émotion ratée. Des géants gauches et laids débarquent, le navire tangue. Ça ne fait qu'empirer, de larmes en musique agaçante, de lourdeurs en jeu d'acteur bancal (d'actrice surtout! Insupportable Jennifer Connelly...) , Noé s'enfonce.
Si au moins, on le voyait vraiment s'enfoncer. Un beau déluge, des grosses vagues, des animaux impressionnants comme dans un docu sur le Serengeti, c'est tout ce qu'on demandait. On se retrouve avec des scènes de pluie estropiées et des animaux endormis. Comment leur en vouloir tant le huis-clos de la deuxième partie du film est sans intérêt? Le film s'approche du rebord du plongeoir et fait un plat dans l'eau dans un dénouement convenu qui a pour seul mérite d'annoncer la fin de la purge.
Pourquoi mettre un 4 alors? (edit: en fait non, c'est un 3) Par respect pour la filmographie cumulée d'Aronofsky et de Russell Crowe, trop de clémence sans doute au vu du désastre. On ne peut plus avoir confiance en personne. Ni en Arofonosky, ni en les joueurs du PSG, qui auront fini de placer cette triste journée sous le signe de la déception.