Noé et sa famille sont sur un bateau
Qu'il était intriguant ce nouveau film de Darren Aronofsky ! L'histoire de Noé par le réalisateur de "Black Swan" et "Requiem for a Dream", avec Russel Crowe dans le rôle titre du serviteur du "créateur". Premièrement, le film suit quasiment à la lettre l'histoire racontée par la Bible, en développant le background et l'aspect visuel du long métrage. Mais attention, loin d'être un film de propagande chrétienne, Noé est ici un homme intègre qui suit à la lettre les recommandations du créateur, qui voit son monde être ravagé par l'avarice et la barbarie des descendants de Cain. On se retrouve donc face à une fable, qui parle de la famille, de la destruction et de l'égarement des hommes et de l'écologie. Il propose ainsi le meilleur traitement qu'il soit de la bible: un traitement avec du recul, qui ne prend pas pour argent comptant les faits relatés mais comme une fable morale, à l'instar d'un poème de La Fontaine ou des Métamorphoses d'Ovide. On en ressort un peu chamboulé, et on s'amuse de faire la comparaison avec le film "2012", qui raconte en gros la même histoire mais qui se cache sous un traitement différent. Aronofsky fait donc une œuvre totale, qui va très loin dans les abimes torturées de l'âme des hommes et ne se cache pas derrière un traitement plus soft. Loin d'être un film d'une religion, c'est un film universel que fait le réalisateur, et n'est pas le moins du monde propagandiste. Certaines idées de mises en scènes sont géniales et détonnent dans un "blockbuster", ce qui permet un coup de fraicheur dans le conformisme Hollywoodien. On en attendait pas moins de Darren vous me direz. Dans un registre différent de Black Swan et Requiem for a Dream, moins viscéral, plus cérébral, Aronofsky réussit encore un film ambitieux, qui mérite le visionnage. Ne vous arrêtez pas à l'image religieuse du titre et de l'histoire, il y a bien plus que ça derrière ce long-métrage.