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Taormina nous invite chaleureusement chez lui dans son bled paumé du New Jesrsey pour son petit réveillon idéal en famille : on enlève son manteau, on se salue, on s'installe et on boit un verre, tout le monde est sympa mais rien n'y fait, la soirée ne prend pas et on s'ennuie poliment. Il fait bon et les gens sourient mais on s'ennuie toujours poliment. Des montagnes de bouffe recouvrent les tables et la musique de circonstance diffuse des ondes positives et conviviales mais encore une fois, on s'ennuie poliment. À l'évocation de la perte d'autonomie de la matriarche, les esprits s'échauffent très légèrement, chacun a sa solution pour faire face à la situation mais voici surtout l'occasion de resserrer encore un peu plus les liens. Rien ne pourra gâcher ce merveilleux moment de partage, les tensions sont tour à tour vite évacuées. Le plus important reste de transmettre de la chaleur, de caresser les cœurs dans un esprit de Noël traditionnel auquel Taormina s'évertue à donner de l'entrain sans toutefois réussir à faire décoller l'ambiance. Les ados de la maisonnée ne s'y tromperont pas et décideront de poursuivre les festivités dehors avec leur bande de potes. Le film prendra alors une autre tournure.
Après une première partie sans surprise et assez anecdotique dans le genre "instantanés de vie", notre réalisateur essaie de casser les codes de son plan un peu trop parfait pour se lancer dans une virée nocturne se voulant (j'imagine) un peu plus débridée mais en fin de compte tout aussi ordinaire, sans soubresaut notable. Le parfum de liberté de l'adolescence semble un peu trop léger pour faire effet et cette nuit pas comme les autres continuera à s'étirer gentiment, relativement anodinement. Quelques rôles secondaires décalés ne changeront rien à l'affaire et j'ai même eu l'impression que l'auteur avait tenté de recycler des personnages d'un autre projet tant leur présence paraît plutôt incongrue.
Finalement, Noël à Miller's Point ressemble fort à une mosaïque de vignettes formant un portrait de groupe enthousiaste mais peu accrocheur, plein de belles intentions mais manquant de profondeur même dans la légèreté, même dans le bonheur simple et éphémère d'une douce nuit rêvée.
Créée
le 6 déc. 2024
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