Vu qu'il y a pas vraiment d'autres moyens pour se mettre dans l'ambiance (je n'arrive pas à me résoudre à l'idée qu'il y aura pas de bon vin chaud alsacien à savourer cette année !), je poursuis ma traversée de films de Noël avec Noëlle sur Disney +. L'histoire démarre au Pôle Nord dans la famille Kringle, qui n'est autre que celle du Père Noël. Comme le veut la tradition patriarcale, l'ainé prendra la relève de la distribution de cadeaux au décès du père, tandis que la cadette devra se contenter de le soutenir émotionnellement dans cette tâche difficile. Seulement voilà, l'héritier Nick n'est pas prêt à endosser cette responsabilité et décide de fuguer quelques jours avant Noël. Noëlle, sa soeur, part donc à sa recherche, loin de son village natal enneigé, et va rencontrer des gens pour qui cette fête n'est pas une partie de plaisir. Réalisé et écrit par Marc Lawrence, Noëlle plante un décor féérique digne de cette période tout en bousculant les codes misogynes des films du même acabit. En effet, le patriarcat existe, même aux confins de nos traditions et Noëlle vient habilement nous le rappeler. Difficile de ne pas percevoir le vent féministe qui traverse le film, ce qui pourra prendre la forme d'une bourrasque absurde et hypocrite pour certains... Pour un Disney, c'est assez étonnant car le message est clair et original sans être plombant et moralisateur. À noter aussi la fresque sociale qui sert de toile de fond, non dénuée d'une certaine misère et de "problèmes d'adulte" qui permettent à Noëlle d'ouvrir les yeux sur la réalité. Avec un humour bien dosé, le film dénonce le côté capitaliste de cette fête, où les cadeaux n'ont plus autant de valeur qu'avant, dominés par les iPads en tout genre. Noëlle tente alors de réinculquer les valeurs simples de l'amour, du partage et de la famille (eh oui, ça reste un Disney !). Du point de vue de la forme, l'atout charme de cette comédie, c'est Anna Kendrick qui apporte dynamisme, naïveté et humour par son côté décalé. Elle pétille et rend le film chaleureux. Les seconds rôles, par contre, passent un peu à la trappe, même Shirley MacLaine, et c'est sans compter un petit renne blanc trop cute qui fera dire "oooh" à plus d'un. Les effets spéciaux sont corrects même si certains scènes sentent le fond vert à plein nez. Les acteurs sont parfois tellement surexposés que ça gâche la qualité narrative du film. Bon après, faut s'y attendre, le film coche toutes les cases d'un film de fin d'année : de la musique jingle bell à la belle happy end en passant par une romance. Je ne cache pas mon plaisir pour le coup, ou peut-être que je n'ai pas vu assez de films de Noël pour me dire que c'est du déjà-vu, mais je le trouve plus pertinent et moins passe-partout que bon nombre de ses semblables.