Il ne suffit pas de mettre des horizons infinis pour faire un road movie. Mettre frances mcdormand, son visage buriné par une vie de travail et raviné par des larmes qui n'ont jamais coulé devant un pneu crevé ne suffit pas pour émouvoir le spectateur sur le sort de la working class americaine.
Pelle mêle, Nomadland sert un propos à la fois de continuation de l'épopée des pionniers de la conquête de l'ouest et de fin d'un monde où la route de Kerouac se termine par la sénilité solitaire de la génération hippie. Le propos du film nous perd dans un meli mélo de références mal placées de Buffalo Bill (la pyramide de betteraves) et de Into the wild (le jeune homme qui voyage sans voiture). Que cherches tu à nous dire, film ! Que la route s'achève ? Qu'elle ne s'arrête jamais ? Que peu importe les générations la route est reprise par de jeunes voyageurs qui méconnaissent la solitude qui vient ? Et quid de ton message social, illisible où ne vient ni la colère, ni l'abattement, ni même la catatonie de ceux qui n'attendent plus rien ?
A ce compte, je préfère Into the wild, ou Fargo ou encore el condor pasa plus authentique sur cette route que ne s'arrête pas où qui ne doit s'arrêter que par la mort ou l'amour.