Un film où on devrait prendre le temps avec un montage saccadé, déjà c'est désagréable. Je pense que la réalisatrice a voulu évoquer le changement de lieu permanent, mais ça nous donne surtout l'impression d'être devant un film hollywoodien lambda qu'on veut nous vendre comme un film d'auteur. Ensuite la petite propagande pour Amazon qui apparait comme un havre de paix pour les désoeuvrés (Amazon qui produit ce film a imposé des changements dans le scénario), où tout le monde est heureux d'être exploité. Cela donne une atmosphère assez futile, que l'on retrouve dans les relations entre nomades, qui sont tous géniaux et s'aiment tous. Je veux bien qu'il y ait une entraide forte dans une communauté comme ça, mais là on y croit plus au bout d'un moment. Il y a quand même quelques points positifs, j'adore encore une fois la performance de Frances McDormand, qui avait été tout aussi pertinente dans le très bon "3 billboards". La question du deuil est abordée de manière intéressante aussi, il me semble (même si je ne suis pas un expert sur la question) que pas mal de psychanalystes valideraient la façon dont Fern vit le deuil de son mari. D'après l'interview d'un psychanalyste que j'ai entendu, un deuil est souvent plus difficile à vivre des années après que peu de temps après le décès, et c'est ce qui arrive ici. Cela permet de montrer qu'on oublie dans notre société que c'est normal de pleurer la mort d'un proche sur la durée, qu'on ne va pas forcément mieux avec le temps. Voilà, en somme un film qui n'a rien de scandaleux, mais un peu symptomatique du film niais porté aux nues à Hollywood.