Un genre d'horreur qui fait plaisir à voir au cinéma grand public

Ne vous attendez pas à de l'horreur conventionnelle avec ce film. La source de toute l'épouvante dans l'histoire ne plaira pas à tout le monde, car beaucoup le trouveront léger ou incohérent. Pourquoi ? C'est un genre d'horreur que je qualifierai dans la catégorie de "l'inexplicable" : des éléments, personnages, choses... sont là, on ne sait pas pourquoi, et aucune justification rationnelle pour expliquer leur présence n'est envisageable, c'est la peur de l'irrationnel, de l'étrange, on pourrait même plus parler de malaise que d'horreur.

C'est là une des force de Nope pour moi, car on se retrouve dans la même situation des personnages se retrouvant face à une menace inexplicable. Le fait est qu'elle est là, et l'incompréhension qu'elle leur provoque est la même que la notre : "Pourquoi ? Comment ?"

Nope défie notre sens de compréhension et de logique en les bousculant avec des événements troublants et inexplicables, et nous met mal à l'aise.

C'est un genre "d'horreur" (ou plus de malaise à proprement parler) s'apparentant beaucoup à ce qu'on retrouve dans les récits des creepypastas. Et voir un réalisateur au cinéma l'exploiter permet de l'exposer un peu plus au grand public, et c'est quelque chose qui fait plaisir à voir, étant un amateur de ce type de contenu.

Grâce à son film, Jordan Peele participe à l'exploration d'un nouveau genre du spectre des films d'horreur, et j'espère qu'il donnera envie à d'autres réalisateurs de se lancer dans cette perspective qui a beaucoup de potentiel.

Les 2 premiers tiers du film concerne cette incompréhension de la menace, alors qu'elle se révèle un peu plus à chacune de ses apparitions et des troubles qu'elle cause. Sa révélation est très bien jaugée : elle permet de jouer avec ses caractéristiques inconnues, on en découvre une un peu plus dans chaque scène, et permet de créer une situation horrifique autour de cette caractéristique.

Une fois son dévoilement complet ce qui est le cas de le dire (vous comprendrez quand vous aurez vu le film), le film nous fait entrer dans une phase de chasse au monstre. C'est un changement habile, car chacune des caractéristiques de la créature ont été exploitées dans un interêt d'incompréhension et d'horreur dans toutes les scènes précedentes. Le film aurait commencé à s'essoufler s'il n'avait pas fait ce changement.

Cette partie très dynamique, qui nous tient en haleine et qui change complétement le rythme du film jusque là, dure jusqu'à arriver au clou du spectacle impressionnant et satisfaisant.