Il est rare de voir un film traitant exclusivement ou presque du suicide en tant que tel, le mot suffisant en lui-même à décourager nombre de réalisateurs à produire de telles œuvres et nombre de spectateurs à s'y intéresser. J'eus le privilège de constater par moi-même qu'un tel concept rebute toujours tous les collègues, camarades ou familiaux que je connais, et pourtant, le suicide est tout de même la seconde cause de mortalité dans notre si "beau" pays derrière les accidents routiers. La seconde.

Noriko's Dinner Table fait le pari risqué de briser le silence autour de ce tabou, à mettre en avant une héroïne en quête d'identité, qui cherche sa place dans une société toujours plus cruelle, pécuniaire, élitiste de surcroît et cynique, un véritable reflet d'une jeunesse nihiliste et désaxée qui souhaiterais briser la monotonie d'une vie programmée.

Noriko's Dinner Table, c'est aussi le fruit d'une réflexion intense sur le sens de son existence, sur sa place dans l'échiquier du monde, son rôle dans la pièce de théâtre qu'est la vie . C'est aussi une myriade de répliques qui m'ont retournés la tête dans tous les sens; certains crieront à la naïveté et à l'inconsistance; cela n'auront rien compris à l'essence profonde du message délivré par le film.

Je pense que personne ne s'intéressant vraiment au coté sombre de sa personnalité ne devrait regarder ce film; les scènes bien que parfaitement réalisées par un Sono Sion au summum de son art sont d'une platitude assez remarquables, le rythme est lent et la force du film repose essentiellement sur des discussions/introspections de personnages. Concernant la bande-son, il est étonnant de constater le relatif calme apparent délivré par les OST et la noirceur du thème principal abordé. Au final, le rapprochement entre ces deux opposés, à l'image du film en lui-même, est d'une justesse extrême et comblera l'insatiété de satisfaction du spectateur.

Je n'ai en définitive rien à reprocher à ce Suicide Club 0 qui me laissera pour toujours un souvenir impérissable.
10/10 bien mérité, pour celui que je considère mon film préféré.
BlackLight
10
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le 28 oct. 2014

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