Tiré d'une histoire vraie, à savoir un bataillon d'aviateurs français qui rejoignent la Russie pour combattre l'Allemagne après l'armistice de 1940, Jean Dréville signe une œuvre plutôt intéressante, faite avec des moyens gigantesques pour l'époque, et qui rend hommage à cette flotte sans pour autant tomber dans l'hagiographie.
Il faut noter que le film est (majoritairement) produit par les Russes, et que, ô bonheur, on les entend parler leur langue natale, ainsi que les quelques allemands. Cela apporte un fort sentiment de crédibilité et de véracité dont le film fait constamment montre. On le voit par exemple lors des batailles aériennes, mélange de stock-shots et de maquettes, qui restent encore impressionnantes plus d'un demi-siècle après.
Après, le prix à payer est qu'il est parfois difficile de suivre les histoires personnelles des personnages, dans le sens où il n'y a pas de héros à proprement parler, au risque d'une certaine confusion, et qu'il manque tout de même une femme pour égayer tout cela. Par ailleurs, le choix de ne pas proposer de grands noms est certes louable, mais difficile d'accrocher au charisme par exemple de Pierre Trabaud, qu'on connait plus pour ses doublages dans Dragon Ball !
Malgré cela, Normandie Niemen est un film tout à fait estimable, sur un fait de guerre méconnu, et dont les moyens sont à l'écran.