Nos âmes d'enfants, 4ème long métrage de Mike Mills, faisait suite aux excellents Beginners et 20th Century Women. Le film se plaçait avec une ambition : réinventer la narration d'une relation entre un adulte et un enfant, cette fois en se plaçant du point de vue d'un père adoptif, un oncle qui aura pour rôle de protéger mais aussi de guider le fils de sa soeur lorsque cette dernière doit s'occuper de son mari en proie à des troubles mentaux.
Malgré ce postulat de départ plutôt encourageant, le film déçoit très largement et ne cesse de faire dans l'autocontemplation. L'utilisation du noir et blanc est pauvre, et n'apporte rien si ce n'est une impression que le film patine sans savoir où il va. Le contraste est saisissant avec un autre film en noir et blanc sorti à la même période, Les Olympiades de Jacques Audiard, qui magnifiait le quartier du 13ème par la pellicule en noir et blanc, soulignant l'écrasante impression que font ces grands buildings, dénotant des immeubles haussmaniens que l'on a l'habitude de voir.
Les acteurs font du mieux qu'ils peuvent, Joaquin Phoenix étant une nouvelle fois très bon dans ce rôle d'être humain détaché du reste de la société, et qui trouve presque une âme soeur dans une personne inattendue (un peu à la manière de Her où il tombait amoureux d'une IA). Révélation du film, Woody Norman touche par la justesse de son jeu dans les moment plus "instinctifs" du film. Cependant, dès que le long métrage s'égare dans des considérations plus intellectuelles, le rythme se hache. Les longs monologues philosophique où les personnages joués par Phoenix et Norman se racontent des platitudes ne peut que faire décocher un baillement.
En bref, une idée de départ intéressante, mais très mal exécutée. Quand le film ne cesse de se regarder dans le miroir et de demander une approbation artistique, alors on peut considérer ça plus comme un appât à critiques plus que comme une oeuvre d'art.