"C'est pas juste" dit Hazel Grace à Augustus. Un peu que ce n'est pas juste ! Nous faire subir une telle bouillie larmoyante... Sans déconner, si on avait voulu faire plus prévisible et cul-cul, on n'aurait pas fait mieux. L'affiche du film, les acteurs, la musique, le sujet, jusqu'aux noms des personnages... Nos Etoiles Contraires a toute l'enveloppe d'un film typiquement indé, mais n'en possède ni le fond ni la forme.
Si la première demi-heure est plutôt sympathique, le film, qui se veut faussement détaché par rapport au sujet traité, bascule assez rapidement dans le mélodrame pur et simple. Et c'est tout ce qui me fait chier dans le cinéma actuel. A un moment donné, il faut faire un choix : soit tu traites un sujet grave de manière sérieuse, au premier degré, visant à toucher pleinement le spectateur, et tu en fais un véritable drame, soit tu le traites de manière complètement détachée, au second degré, et tu en fais une comédie dramatique. Mais avoir le cul entre deux chaises comme le fait Nos Etoiles Contraires, qui oscille sans cesse entre les deux genres, et bien cela en fait un film pénible à regarder.
Point culminant de cette mièvrerie clairement affichée : Hazel qui gravit chaque escalier du musée Anne Frank, métaphore archi pourrie du combat pour la vie, se terminant en apothéose par un baiser applaudi par quelques personnes présentes. Le réalisateur aurait pu s'arrêter là, mais non, ce n'est pas le seul point culminant, puisque le film s'enfonce dans plusieurs autres scènes tire-larmes (répétition de l'éloge funèbre à l'église, annonce du décès et douleur sur une échelle de 1 à 10 [MDR], la lettre retrouvée, etc...).
Bref, deux heures et dix minutes de film qui en paraissaient trois : si le réalisateur a voulu nous faire ressentir le supplice vécu par notre héroïne, il n'aurait pas pu mieux s'y prendre !
P.S : Oui, je sais, je suis un sans cœur, un monstre sans aucune pitié, un être sans aucun sentiment.
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