Plutôt que de raconter la seule mort de Malik Oussekine en 1986 aux mains de la police de Charles Pasqua, Rachid Bouchareb choisit de la lier à celle d’Abdel Benyahia, mort le même soir des mains d’un autre policier. Ce faisant, le long-métrage propose de refuser l’étiquette de film hommage afin de souligner la violence systémique de la police et de ses exécutants motorisés. Mais hormis cette promesse initiale, le scénario ne parvient jamais à exister tant il ne sait pas quelle direction prendre. Ni l’enquête, ni l’hommage, ni le deuil ne sont vraiment abordés par le réalisateur franco-algérien, qui préfère semble-t-il faire déambuler son casting fantomatique dans les rues de Paris sans qu’aucune ligne de dialogue n’ait de portée sur l’histoire. Les nombreuses et passionnantes images d’archives intercalées illustrent douloureusement la faiblesse et le fouillis du scénario. À se demander pourquoi la piste du documentaire n’a pas été prise au sérieux.