Film d'une noirceur absolue. Déconstruction et démythification du Parrain, ici le père, figure de l'unité familiale et de la tradition est absent, les personnages sont des fantômes torturés dans leur sens morale, la rédemption, symbolique religieuse chère à Ferrara tient une place centrale, avec toujours cette même interrogation biblique sur le Bien et le Mal. Le personnage de Chris Penn va chercher un échappatoire moral avec le personnage de la pute et celui de Walken avec le jeune ouvrier, mais dans les 2 cas ce sera une désillusion.
Comme le dit le personnage d'Annabelle Sciorra, il n'y a rien de romantique dans cette histoire, ce ne sont que des petits voyous au code moral insensé qui en prennent conscience. La photo est granuleuse et âpre, la reconstitution soignée, et la mise en scène reprends les codes de la tragédie classique en y insérant des flash-back, le film dure le temps de l'enterrement et le titre est équivoque, beaucoup de choses vont être enterrées avec le personnages de Gallo.