Pour qui se souvient avec tendresse de « Le premier jour du reste de ma vie », le nom de Rémi Bezançon résonne encore dans les cœurs. L’attente de « Nos futurs » après le moyen « Un évènement heureux » était donc curieuse.
S’il réussit à nous surprendre une fois encore, Bezançon ne convainc cependant pas tout à fait. Cela tient à la structuration du film, où la fin semble justifier les moyens, mais surtout aux excès de la première partie avec sa temporalité un peu floue. Comment des trentenaires, même bien avancés dans l’âge, peuvent avoir des souvenirs d’adolescence liés aux années 80. Ce ne serait pas un souci si la contemporanéité de leur présent ne faisait appel à notre quotidien en permanence. Ce décalage pèse un peu, de même les quelques incongruités que l’on constate de ci de là.
L’interprétation est tout aussi contrastée. Pierre Rochefort, Mélanie Bernier s’en sortent à merveille, Pio Marmai, Zabou Breitman (même dans un petit rôle) quant à eux en font des tonnes.
De fait notre intérêt suit le mouvement général en dent de scie. Tantôt séduit par une scène puissante et tout en retenue, tantôt exacerbé par un côté too much, même s’il relève de l’onirisme. Au final, quand même, « Nos futurs » se maintient. Mais on ne peut s’empêcher de penser que l’on tenait là le film français de l’année, s’il avait été plus affiné dans la trame, plus réfléchi dans les personnages et plus percutant au niveau sensations...