L'action du film se déroule dans le monde du catch français des années 1960, à son apogée, quelques années après Lino Ventura (début des années 1950) et un peu avant André The Giant (fin des années 1960), devenu une véritable légende outre-Atlantique.
Simon parvient à convaincre Ferdinand de recevoir Victor, un ami qui a été renvoyé de la Légion, afin de l'engager comme catcheur. Après l'inspection et l'approbation de Tom, un obscur personnage, le voilà engagé. Il portera un masque noir de bourreau et se retrouve affublé d'un pseudonyme, « l'Équarrisseur de Belleville ».
Le catch, c'est un gentil, un héros lumineux, celui qu'on supporte et qu'on applaudit, qui se bat contre un méchant, un salaud ultime, un type qui a le mauvais rôle, qu'on aime huer et détester. C'est toujours le cas aujourd'hui, avec les Face et les Heels.
Simon est le « Spectre », le gentil. Il porte un masque blanc. Victor, le méchant de l'histoire, avec son masque noir, sera son adversaire. Ils vont apprendre à se mieux se connaître sur le ring et dans la vie et vont réussir à créer une alchimie dans le ring qui va pouvoir faire lever les foules.
Un ancien catcheur dénonce dans un livre le côté scénarisé de la discipline et se fait interviewé à la télévision. Victor se pose alors des questions sur ce qu'il est. Il fait un cauchemar récurrent qui plus est. Il se confie à Simon et lui dit qu'il ne veut pas finir dans le rôle du sale type, comme « le dernier des cons », enfermé dans son rôle ingrat de méchant. Il ne supporte plus ce masque de bourreau. Simon propose alors, à la grande surprise de Victor, de changer la donne, d'échanger les masques.
Selon Simon, cela ne devrait pas poser de problème. Ils ont la même corpulence, à peu près, et donc, tout le monde ne devrait y voir que du feu. Puis, de toute façon, s'ils font bien leur boulot, tant que Ferdinand ramasse l'argent, il ne devrait pas y avoir de soucis. Tout ne va pas se passer comme prévu et, au terme d'un combat d'une extrême violence, c'est bien plus que leur destin de catcheur qui va prendre une tournure tragique.
Une belle surprise que ce film en noir et blanc. L'histoire est simple mais tellement bien incarnée par les acteurs. Le duo Simon – Victor fonctionne à merveille. Les second rôles, surtout féminins sont excellents. Pascal Demolon fait une prestation remarquable. Il est en roue libre, semble prendre un pied énorme à jouer son personnage flamboyant. Une performance de choix. J'ai bien aimé la musique du film et les petites anecdotes sur Gérard de Nerval.