Je me lance rarement dans un numéro deux sans avoir vu le film original, mais la légèreté estivale et la bonne réputation qui précédait cette suite m’ont incitées à un bienveillant « pourquoi pas ».
Hé bien ce « pourquoi pas » sied parfaitement au film au sortir de la salle.
Comédie à l’humour potache et régressif, Nos Pires Voisins 2 ne volent pas bien haut au premier abord mais ne manquent cependant pas d’atouts. Rythmé, plutôt bien construit, le film, derrière son apparente inconséquence, tient mine de rien un propos acide sur la société américaine (une scène d’orgie étudiante dans une fraternité suffit à en faire le procès et à introduire un discours féministe pas anodin). Ce discours se double d’une réflexion très contemporaine sur la peur de vieillir et de devenir parents (donc adultes et responsables), sujet en vogue d’une comédie américaine devenue plus pragmatique.
Si ces enjeux progressistes auraient pu être plus poussés, on se contentera de leur traitement au second plan derrière un humour gras qui, parce qu’il s’appuie sur l’imparable abattage comique de son duo vedette Rose Byrne / Seth Rogen (on est très client) suffit à notre bonheur peu exigeant en ce début d’été.