À Alcarràs, en Catalogne, se trouve la maison et les terres agricoles que la famille Solé exploite de facto depuis la guerre d’Espagne. Mais lorsque le voisin vient leur rappeler que la loi l’autorise à les expulser pour y installer son entreprise de panneaux solaires, l’écosystème familial tout entier s’effondre peu à peu. L’irruption de ce monde industriel dans le quotidien ensoleillé de Quimet et sa famille fait éclater la bulle ensoleillée dans laquelle ces derniers vivaient. À l’heureux labeur de cueillette de pêches qui rythmait l’insouciante vie de famille se substitue alors la brutale réalité du marché et de la concurrence, tandis que les divisions qui germaient en son sein éclosent avec fracas. Avec un certain naturalisme, la caméra suit le regard de chacun des membres de la grande famille, de la facétieuse petite Iris au grand-père qui avait conclu le regretté contrat verbal avec son voisin, décortiquant ainsi les diverses perspectives que ces derniers portent sur leur lopin de terre et ce qui va au-delà. Malgré quelques longueurs, le long-métrage aborde avec subtilité les fragiles fils qui se tissent en famille et les paradoxes inhérents aux solutions capitalistes à la crise environnementale.