(...) Ce qui a pu interpeller, et nous le comprenons, c’est la relative naïveté du film. Surtout dans ses derniers instants où il plonge sans retenue dans une mièvrerie dont on se serait passée, et qui n’est pas habituelle dans le cinéma du bonhomme. Il suffisait d’arrêter le film deux minutes avant pour perdre en lourdeur et éviter la tentative de prise d’otage émotionnelle à base de voix-off. C’est d’autant plus regrettable que l’émotion marchait bien tout le long, notamment dans les scènes de flashbacks. Sea of Trees se décompose en deux parties qui s’entremêlent : la trame dans la forêt des songes, où ceux qui s’y aventurent ont pour objectif de se suicider, et les flashbacks dévoilant pourquoi Arthur a décidé de s’y rendre. La partie dans la forêt fonctionne grâce à une belle gestion de la mise en scène, installant une ambiance pesante à la lisière du fantastique. Van Sant sait quoi faire de son décors et l’exploite à merveille, lui conférant presque une personnalité à part entière. Comme les personnages on en voit plus la fin et cette partie du film lorgne carrément vers le survival. On s’est mis le doigt dans l’œil en pensait que ces scènes allaient jouer la carte de la contemplation, de la lenteur exacerbée qui fait trop souvent défaut au cinéma de Gus Van Sant et plonge certains de ces films dans une froideur monolithique dénués d’émotions. J’ai souvent eu du mal avec ses précédentes œuvres, en voyant les qualités évidentes tout en restant hermétique (...)
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