Nosferatu. Ce titre apparaissait l'année dernière — ou l'année avant, je ne sais plus — et je voulais absolument le voir. J'avais vu l'orignal, celui de Friedrich Wilhelm Murnau, en 1922 : c'était à la fois beau, effrayant et vieux, mais pas de mon époque — je devais être jeune, un adolescent. Puis celui de Werner Herzog, en 1979, ce remake avec Isabelle Adjani ne m'avait pas du tout convaincu, même si c'était bien adapté. Trop de lumière. Trop théâtral.
Nosferatu, celui de Robert Eggers... bon ! Au début, j'avais hâte. Le jour où la bande annonce s'est dévoilée, j'ai fait un pas en arrière : le doute ! J'avais peur que la déception soit imprimée au bout de ma langue. Tant pis ! je vais le voir quand même. En avant-première, ce vendredi 20 décembre 2024.
Ce fut une surprise agréable. Dès le commencement du film, mon corps s'est lâché : j'étais déjà fasciné par le générique qui m'a laissé l'impression de regarder un genre de vieux film. Vient le long du film avec aise. J'avais l'impressionné de tourner les pages de poésie, d'art à l'aquarelle, de photographie. Son atmosphère jouait entre lumière et ténèbres, dans lequel se noient les décors magnifiques. Les montages se sont également amusés... sans effets spéciaux, je pense.
Le scénario ! Ah ! les dialogues sont théâtralement poétiques. Longtemps que je n'avais plus lu (ce fut un film en version original sous-titré) un bon français qui manque au moment où je vous écris. Ces dialogues ont fidèlement respectés l'œuvre et, bien entendu, l'époque dans le film.
Quant aux acteurs, tout d'abord, Lily-Rose Depp, que je craignais, au début, à tort, y a merveilleusement bien interprété son personnage : elle n'était pas du tout que j'imaginais en tant qu'actrice. Son jeu est convaincant, et son regard gothique y était effrayant. Puis Bill Skarsgård dans le rôle du comte Orlok, pas loin de l'imitation du Pennywise, s'est montré redoutable, voire terrifiant, dans le fond de l'obscurité. Rien à voir avec ni l'original ni celui du Dracula. Un modelage épatant pour lui en faire un déguisement inédit. Sinon Nicholas Hoult a bien prêté son jeu, tout comme Willem Dafoe qui y est bienvenu dans le rôle du professeur Von Franz.
Nosferatu. Tout au long du film, c'est spectaculaire, sublime et fantasmagorique !