Tu étais, sans exagérer, ma plus grande attente de l'année. Robert Eggers, maître du folk horror moderne, s'attaquant à Nosferatu, c'était une promesse incroyable. Avec un casting comprenant Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult et Willem Dafoe, tout semblait réuni pour un chef-d'œuvre, ou, à défaut, pour un bon moment d'épouvante
Alors pourquoi ce film ne fonctionne-t-il pas ? Pendant deux heures, j’ai eu la désagréable impression de ne jamais savoir où on voulait m’emmener. Cela est d'autant plus frustrant quand on connaît l'efficacité des précédents films d’Eggers.
Pourtant, tout démarrait bien : les 30-40 premières minutes sont solides, avec des thèmes et une esthétique qui rappellent The Witch. Les premières scènes au château du comte sont réussies, et Nosferatu installe une ambiance angoissante. Mais dès que l’histoire nous plonge dans le village, tout se délite : personnages inutiles, dialogues trop nombreux (pourquoi expliquer autant quand Nosferatu est à la base un film muet ?), cabotinage excessif et des scènes érotiques sans pertinence. Même Willem Dafoe, pourtant brillant d’habitude, surjoue dans une pâle imitation de son rôle dans The Lighthouse.
Les personnages, plats et peu attachants, ne créent aucun enjeu. Quant à Nosferatu, il reste dans l’ombre du comte Orlok de 1922, sans jamais imposer une vision nouvelle. Les tentatives de réinvention, comme la nudité ou l’ajout de détails inutiles, tombent à plat. Là où le film original brillait par sa suggestion, Eggers choisit d’appuyer chaque référence, au risque d’ennuyer son public.
Résultat : on sort de la salle sans émotion ni souvenir marquant. Une déception monumentale pour un film qui avait tout pour devenir culte.