Le Twilight de l'époque (non c'est bon je déconne)
Comme tous les films expressionnistes qu'il m'ait été donné de voir, c'est d'abord sur le plan visuel que ce film m'a impressionné. Je l'ai vu dans sa version colorisée d'1h30 et je dois dire que le contraste apporté grâce aux couleurs accentue la force du jeu de lumières imposé par Murnau. Il y a quelque chose d'épuré dans ce film, les décors semblent vides, froids, sans vie, il y a un côté glauque teinté de claustro. L'ambiance est juste saisissante. Le personnage de Nosferatu fait vraiment froid dans le dos, Max Schrek donne une force à son personnage, il le rend terrifiant et ce qui est d'ailleurs génial avec ce film, c'est que, même 90 ans après sa sortie, il se permet de mettre mal à l'aise, d'être terrifiant. La musique qui accompagnait le film était plutôt judicieuse je trouve.
Elle contribuait vraiment à l'atmosphère envoûtante de ce Nosferatu. Cette oeuvre fascine toujours, c'est fou. Après le jeu des comédiens, typique de l’expressionnisme, ne rend pas trop bien hélas. Ils en font trop et enlèvent du crédit à la terreur pourtant perceptible tout le long du film (Ce petit point critiquable exclut néanmoins Max Schrek qui est parfait). La mise en scène de Murnau est très bonne, nous sommes loin de la classe de l'Aurore par exemple, mais les plans demeurent bien choisis et le film brille surtout par son esthétique particulière qui lui donne un certain cachet, quelque chose qui le distingue vraiment des autres films fantastiques et il n'est pas étonnant de voir que Nosferatu fut (et reste même) un modèle du genre car il en est un des plus brillants précurseurs. Un très bon film donc, qui paraît daté sur certains points mais qui reste terriblement efficace sur d'autres. J'ai ressenti quelques petits moments de flottement mais l'ensemble demeure saisissant et fascinant. Murnau était décidément un bon!