Not Quite Hollywood
7.5
Not Quite Hollywood

Documentaire de Mark Hartley (2008)

Voir le film

Alors que ce bon vieux Mad Max s'apprête à faire peau neuve, pourquoi ne pas jeter un oeil vers sa patrie natale ? Vu le peu de notes qu'il récolte ici, je me dis que ce doc jouissif a su se faire discret, et c'est bien dommage.


Pourtant, la discrétion, c'est pas son truc. Fouillant les archives de l'Ozploitation (ou cinéma d'exploitation australien), Not Quite Hollywood le secoue par les deux bouts pour en extraire l'état d'esprit. Les anecdotes fusent à 200 à l'heure, les intervenants aussi, le tout bien secoué par une tonne d'extraits déments. Espace de liberté qui a évidemment rendu dingue Quentin Tarantino (ici parrain du projet), l'Ozploitation comptes parmi ces cinématographies cintrées en forme de puits à fantasmes. Donnant la parole à des critiques scandalisés comme à des fans de la première heure, Mark Hartley se donne à fond pour son sujet. D'un bout à l'autre, on se sent transporté dans une autre époque et dans un autre monde, l'Ozploitation ayant fait basculer le cinéma australien des 70's dans une dimension parallèle faite de sales trognes et d'inventivité rugueuse.


Si de vrais succès sont bien entendu de la partie (dont le Razorback de Russel Mulcahy), le doc s'attache surtout à mettre en lumière des films oubliés. Et Not Quite Hollywood n'a pas peur de son sujet : nudies, comédies grasses, horreur, fantastique... Les genres qui ont eu la chance d'être produits dans cette brèche puis d'étaler leurs visions sur la toile voient leurs rejetons scrutés, analysés et présentés avec passion. Du coup, on se retrouve à jubiler devant les oeuvres que le doc laisse entrevoir, ce teasing assumé s'accompagnant d'une structure à la fois rigoureuse (car segmentée en plusieurs thématiques) et génialement foutraque (il suffit de mater le générique d'ouverture pour saisir la bonne humeur qui anime le projet).


A la hauteur de sa géniale affiche car monté comme une bande-annonce au rythme éreintant, Not Quite Hollywood déploie une énergie si communicative qu'il donne envie d'aller déterrer toutes les péloches qui s'y donnent la réplique. Quel plaisir, bon sang !

Fritz_the_Cat
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Faire son boulot d'éclaireur et Les meilleurs documentaires

Créée

le 3 sept. 2014

Critique lue 380 fois

15 j'aime

Fritz_the_Cat

Écrit par

Critique lue 380 fois

15

D'autres avis sur Not Quite Hollywood

Not Quite Hollywood
Fritz_the_Cat
8

La Dernière séance

Alors que ce bon vieux Mad Max s'apprête à faire peau neuve, pourquoi ne pas jeter un oeil vers sa patrie natale ? Vu le peu de notes qu'il récolte ici, je me dis que ce doc jouissif a su se faire...

le 3 sept. 2014

15 j'aime

Not Quite Hollywood
Gand-Alf
8

Mad Movies.

Il y a les oeuvres respectables, bien sous tous rapports, les films oscarisables et les classiques indémodables, les cinéastes que l'on cite à tour de bras et dont l'influence est incontestable. Un...

le 24 juin 2015

15 j'aime

Not Quite Hollywood
oso
8

Sang pour sang ozzie

Bienvenue dans le livre de bord des cinéastes les plus déviants du pays de ce bon vieux Crocodile Dundee ! Avec Not Quite Hollywood, les portes du cinéma bis à la sauce kangourou ouvrent leurs portes...

Par

le 1 mars 2015

10 j'aime

Du même critique

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Fritz_the_Cat
9

La Prochaine fois je viserai le coeur

Ca tient à si peu de choses, en fait. Un drap qui se soulève, le bruit de pieds nus qui claquent sur le sol, une mèche de cheveux égarée sur une serviette, un haut de pyjama qui traîne, un texto...

le 4 sept. 2022

226 j'aime

34

Lucy
Fritz_the_Cat
3

Le cinéma de Durendal, Besson, la vie

Critique tapée à chaud, j'ai pas forcément l'habitude, pardonnez le bazar. Mais à film vite fait, réponse expédiée. Personne n'est dupe, le marketing peut faire et défaire un film. Vaste fumisterie,...

le 9 août 2014

220 j'aime

97

Le Loup de Wall Street
Fritz_the_Cat
9

Freaks

Rendre attachants les êtres détestables, faire de gangsters ultra-violents des figures tragiques qui questionnent l'humain, cela a toujours été le credo de Martin Scorsese. Loin des rues de New-York,...

le 25 déc. 2013

217 j'aime

14